Archives par mot-clé : savoir expérientiel

Émeutes: « l’accumulement »

Après l’assassinat de Nahel par les forces du désordre, trois jeunes femmes d’Hautepierre évoquent les raisons de la colère.

« L’éducation à la paix sociale c’est ce qui appelle violence, non pas la violence de l’injustice sociale, mais n’importe quel acte de révolte qui se traduit par un bris de vitrine. »

Parenthèse clandestine

Premier juin 2023. Avec spontanéité et finesse, les pensées se déploient. Dur de passer à côté de la franche clairvoyance de ces contributrices demeurées anonymes. Pourtant légitime, l’exaspération ne détrône à aucun moment l’intelligence, la détermination. Comme une parenthèse clandestine, ce plateau-radio dans l’espace public aura échappé à l’ambiance convenue de foire que les institutions locales ont organisé pour fêter le quartier d’Hautepierre, à grand renfort des bonnes volontés et du travail souvent gratuit des associations.

Durant l’évènement, un feu semble avoir pris non loin. Une fumée envoie son panache dans les airs et les pompiers débarquent. Les badauds se détachent du parvis du centre socio-culturel où se trame la fête, intéressé.e.s par le brasier qui est apparu. Se demandent-iels si l’émeute elle aussi est une fête ?

Les extraits critiques à la fin du podcast proviennent du fameux documentaire Les Nouveaux chiens de garde, de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, d’après un ouvrage de Serge Halimi et Pierre Rimbert, lien ci-dessous.

https://archive.org/details/les.nouveaux.chiens.de.garde

Architecte d’extérieur ? Lutter pour la cité

Il y a des ingénieurs qui exercent leur travail sans demander leur avis aux habitants, c’est vrai que c’est dommage parce que les premiers concernés c’est les habitants d’hautepierre.

Yasmine, 13 ans

On discute des changements concrets que ce rôle lui permettrait de mettre en place dans les lieux de sa vie quotidienne.

Un plateau radio improvisé avec Yasmine, venue réparer son ordinateur dans le tiers-lieu d’Horizome.

Ébauche d’un programme résolument participatif et horizontal.

Mais comment impliquer les habitant.e.s ?

Quelle intelligence !

Et on en profite pour faire un brin de publicité pour cet ouvrage remarquable du collectif Renaissance des Groux, de l’association APPUII (Alternatives pour des projets urbains ici et à l’international) du collectif Tenaces, nommé Lutter pour la Cité :https://librairie-auxmotstordus.fr/livre/21399082-lutter-pour-la-cite-habitantes-face-a-la-demo–renaissance-des-groux-appuii-collectif-tenaces-derniere-lettre

Lutter pour la cité, c’est d’abord une rencontre avec quatre femmes à l’énergie redoutable : Claire Pelgrin, Karima Benali, Maïmouna Kanouté et Silia. Habitantes d’une vieille cité de transit, les Groux, à Fresnes dans le Val de Marne, elles se battent depuis 2015 contre la destruction de leur quartier et le délogement imposé. Pour faire ce livre, elles se sont réunies deux ans durant. Avec elles, on découvre d’un côté « la vie qu’on mène » dans les quartiers populaires, décrite avec une sensibilité et une précision qu’on a rarement la chance de lire. La volonté de défendre son quartier chevillée au corps mais aussi la force de révéler ses propres faiblesses. Les mémoires des jeux d’enfants dehors, les mariages entre voisins mais aussi les descentes de flics et les drogués de la cage d’escalier.L’autre face de la pièce, ce sont les mécanismes de la « rénovation urbaine », ou plutôt de la démolition urbaine, comme il faudrait l’appeler. Les dispositifs aussi nombreux que compliqués qui régissent nos villes et nos vies, elles les ont patiemment découverts, accompagnées par une association de sociologues et d’urbanistes, APPUII, cosignataire du livre, engagée depuis près de dix ans auprès des habitant·es des quartiers populaires vivant des situations semblables.Lutter pour la cité, c’est donc aussi un guide critique des politiques urbaines. Pourquoi démolir alors que réhabiliter les bâtiments est moins cher, plus juste et plus écologique ? L’Anru est-elle la meilleure amie des bétonneurs ? Qu’est-ce qu’un bailleur social et une cité de transit ? Comment trois générations d’architectes, incarnées par Lucien Kroll, Sophie Ricard et Jean-Philippe Vassal (qui livre un entretien inédit), mettent en œuvre des alternatives à la démolition ?Lutter pour la cité, c’est enfin un émouvant appel à ne plus baisser la tête. Pour les anciens, ceux qui ont appris à raser les murs, ceux qu’on a tant méprisé, parce qu’ils étaient noirs ou arabes, ou bien qu’ils étaient pauvres. Pour les jeunes générations, car c’est dans ces combats que la dignité se reprend. L’histoire des Groux n’est pas finie alors que nous la racontons, mais les bâtiments risquent d’être finalement démolis. Pourtant, les femmes de Renaissance des Groux portent une telle énergie communicative que leurs conseils pratiques issus d’années de combat ne donnent qu’une envie. Taper à la porte de ses voisins et leur dire qu’on peut ne pas se laisser faire.

Les relations radiophoniques

Le radio-caddie durant le café végétal, kermesse populaire, quartier d’Hautepierre, été 2022

Comment fait-on du podcast un outil méthodologique pour l’intervention artistique ?

Comment les paroles que mobilise le processus radiophonique se révèlent émancipatrices ? 

En quoi le médium radiophonique permet aux personnes concernées de s’interroger sur le monde qui les entoure ?

Un tour d’horizon sur l’intervention radiophonique qui réunit plusieurs contributeurices marquant.e.s d’HTP radio, ou personnalités concernées par les démarches radiophoniques. Leurs expériences et opinions sont valorisées dans le cadre d’un mémoire de recherche au centre de formation pour plasticiens intervenants (CFPI) à la Haute école des arts du Rhin. Une proposition de Louis Moreau-Avila, coordinateur d’HTP radio, dont le pseudonyme est alt0193 sur le média.

Merci pour leurs paroles sincères à Juliette Chartier, Derya Kocak, Laura Garofalo, Pauline Desgrandchamp, Lassana Djimera, Mouhsine Fann.

Carte d’identité-labyrinthe-monde en guise de présentation, Louis Moreau-Avila, janvier 2023